Décryptage de la politique de logement des principaux candidats à la présidentielle

Retour sur le programme immobilier des cinq principaux candidats à la présidentielle 2017. Entre enjeu économique et enjeu social, le logement est un thème à ne surtout pas négliger dans le choix d’un candidat à la présidentielle. 

            Palais de l'élysée
 

  • François Fillon, parti Les Républicains :

Le premier est axe de développement de sa politique de logement est de favoriser l’investissement public et privé en réduisant l’intervention publique et en allègeant la fiscalité. Pour cela, François Fillon prévoit de supprimer l’encadrement des loyers contre des avantages fiscaux pour les propriétaires exerçants des faibles loyers. De plus, la relation entre bailleurs et locataires serait ajustée afin que des propriétaires puissent avoir des solutions en cas de non-paiement du loyer, en contrepartie, les locataires ne seront plus obligés de fournir des garanties excessivement contraignantes. Le candidat prévoit également de favoriser l’investissement en simplifiant les normes et en encourageant à l’innovation. Pour cela un allègement des règles fiscales sous différentes formes est de mise, mais il ne compte pas reconduire le dispositif Pinel, car il envisage « une refonte totale des mécanismes de défiscalisation » et ainsi créé un dispositif basé sur un amortissement de longue durée (20 à 30 ans).

Le réajustement de l’accès au logement social est également un objectif majeur pour Fillon qui veut attribuer ces logements à des personnes « qui en ont vraiment besoin ». Afin de mettre en place cette politique il compte baisser le plafond de ressources et mettre en place des logements intermédiaires pour combler la baisse des attributions des logements sociaux. Enfin le paiement d’un loyer de solidarité deviendra obligatoire pour ceux qui disposent d’un logement sociaux malgré des revenus plus élevé.

Pour finir, le candidat de droite souhaite articuler sa nouvelle politique de logement autour des collectivités locales en leur donnant plus de responsabilités dans une politique de logement adaptée à chaque territoire. Le but étant, de différencier les besoins en fonction du critère géographique afin de produire plus de logements sociaux là où il y en a le plus besoin.

 
  • Emmanuel Macron, parti En Marche ! :

Emmanuel Macron dispose d’une politique de logement qui demande une forte implication des pouvoirs publics, car il souhaite construire le nombre de logements nécessaires aux besoins des zones tendues où la construction de logements est « une priorité absolue ». Pour cela il propose notamment l’intervention de l’Etat qui pourra délivrer lui-même un permis de construire pour accélérer les procédures. Le candidat souhaite donc poursuivre la production de logements sociaux pour les familles les plus modestes.

Outre les zones tendues, Macron souhaite retravailler la politique de logement pour les jeunes et les actifs en mobilités. Pour ce faire, il envisage là aussi de créer des logements, 80 000 exactement. Ils auront la particularité de faciliter l’accessibilité au logement en diminuant les procédures d’accès. La création d’un bail de mobilité professionnel est aussi prévue afin de répondre aux besoins des actifs en mobilités temporaires. Ce bail aurait une durée de trois mois à un an et serait soumis aux mêmes normes que le bail étudiant.

Le droit à la domiciliation pour les sans-abris est également une mesure pour laquelle le candidat s’est engagé en plus de l’exonération de la taxe d’habitation pour 80 % des Français qui sera assumée par l’Etat (10 milliards d’euros). 

Enfin, Emmanuel Macron voudrait mettre en place un plan de rénovation des logements avec plusieurs objectifs. Le premier étant d’accélérer la transition environnementale et dans un second temps de relancer le renouvellement urbains des quartiers prioritaires en portant le projet à 10 milliards d’euros.

Pour finir, en terme de fiscalité, le candidat souhaite notamment maintenir le dispositif Pinel afin d’en apprécier les effets sur cinq ans.

 
Logement
 
  • Marine Le Pen, parti Front National :

La candidate du Front National centre sa politique de logement sur l’égalité entre tous les citoyens sur tout le territoire et sur le renforcement de l’accès au logement.
 
De ce fait, elle propose de garantir l’égal accès aux services publics notamment dans les zones rurales. De plus, elle voudrait regrouper dans un seul ministère l’aménagement du territoire, les transports et le logement afin de pouvoir « rééquilibrer la politique de la ville ».
 
Marine Le Pen entreprend une politique visant à encourager à devenir propriétaire. Pour cela elle veut renforcer les dispositifs de prêts aidés afin de faciliter l’accès à la propriété, mais aussi améliorer et facilité les conditions de rachat par les locataires de leur logement social. Elle souhaiterait également réduire les dépenses de logement des ménages en baissant la taxe d’habitation pour les plus modestes et en réduisant les droits de mutation de 10 %.
 
La création d’une « Protection Logement-Jeunes » fait partie des priorités de la candidate qui veut lancer un plan de construction pour les étudiants et augmenter les APL de 25 % pour les jeunes jusqu’à 27 ans.
 
Enfin, sans effet rétroactif, elle propose de prioriser les logements sociaux aux français en faisant en sorte que cela bénéficie à ceux qui sont le plus dans le besoin. Elle déclare également vouloir encourager l’effort d’investissement en infrastructures en particularité dans les zones rurales et nationaliser les sociétés d’autoroutes en refusant « la vente des actifs stratégiques détenus par la puissance publique.» 
  
A noter que la candidate souhaite créer un nouveau PTZ de la banque de France afin d’encourager la rénovation énergétique de la part des particuliers.
 
 
  • Benoît Hamon, parti Socialiste :

Les mesures souhaitaient par Benoît Hamon consisterait notamment à construire de nouveaux logements sociaux chaque année à hauteur de 150 000 logements. Parmi eux on pourra compter 130 000 logements très sociaux. Le candidat garde des objectifs clairs jusqu’en 2022 avec la construction de 60 000 logements sociaux pour les jeunes et étudiants et l’adaptation de 150 000 autres pour le vieillissement. 15 000 places d’hébergement pérennes sont également prévues afin de lutter contre la grande pauvreté et de faire de la France un pays « zéro bidonville ».

Toujours dans une optique de l’amélioration de l’offre sociale, il souhaite renforcer l’application de la loi SRU tout en augmentant l’aide à la pierre à l’échelle d’un milliard d’euros par an. Pour cela il propose de prélever sur les transactions et les logements hauts de gamme.

Le bouclier énergétique est une mesure défendu par Benoît Hamon qui souhaite apporter une aide aux ménages disposant de logements mal isolés, cette mesure permettrait de ne pas dépenser plus de 10 % des revenus du ménage dans la facture d’énergie.

L’encadrement des loyers est une mesure que le candidat voudrait renforcer dans les métropoles tout en créant une garantie universelle des loyers pour « sécuriser les locataires comme les propriétaires ».

A noter que la loi Pinel serait réévaluer par le candidat dans un premier temps mais il a déjà annoncé d’envisager de poursuivre ce dispositif seulement dans les zones à fortes demandes de logements. 

Enfin, il propose un plan de renouvellement urbain qui, selon lui, créera des emplois de proximités. Ce plan se doterait d’un montant de 10 milliards d’euros pour permettre ainsi la création de 20 000 emplois.

 
  • Jean-Luc Mélenchon, parti de la France Insoumise :

Le candidat de la France Insoumise axe sa politique principalement sur l’accès aux logements pour tous et évoque un problème de « non-partage des richesses » dans le pays. En effet, l’une de ses mesures phares est la construction de 200 000 logements publics aux normes écologiques par an sur une durée de cinq ans. Cela reviendrait ainsi à créer un millions de logements sur son quinquennat. Toujours dans une vision d’aider les plus démunis, il propose aussi une revalorisation de l’aide personnalisée au logement (APL) et l’extension de l’encadrement des loyers aux zones tendues.

La mise en place d’une garantie universelle des loyers est aussi d’actualité dans le cadre d’une sécurité sociale du logement pour protéger les ménages les plus précaires. Elle serait alors mise en place à partir d’une Caisse de Solidarité Nationale défendu par la Confédération nationale du logement. Dans cette optique il voudrait qu’il y ait une interdiction d’expulsions locatives s’il n’y a pas de proposition de relogement par la même occasion. Ces mesures illustrent les propos de Jean-Luc Mélenchon qui veut « zéro sans abris, zéro mal logé ».

Jean-Luc Mélenchon évoque aussi la possibilité de créer une imposition sur les hautes transactions immobilières via une taxe progressive, dans la même ligné il voudrait aussi taxer les plus riches (ceux ayant un revenu  supérieur à 360 000 euros annuels) à 100 % ou encore réinstaurer une TVA sur le luxe. Il évoque également un plan logement en trois étapes (éradication des logements insalubres, renouvellement de l’immobilier urbain et construction de logements sociaux). Pour ce faire il compte sanctionner les communes dont le parc social est trop faible.