Immobilier, Paris : la barre des 10 000 euros le mètre carré a été franchie


Les tarifs de l'immobilier ancien continuent de grimper, dans la capitale française. Un nouveau palier a été atteint : les logements sont désormais estimés à plus de 10 000 euros le mètre carré, en moyenne.
 


Le bilan semestriel des notaires

Les notaires ont publié leur bilan trimestriel sur l'évolution des prix de l'immobilier ancien, en partenariat avec l'INSEE. Il fait état d'une nouvelle augmentation des tarifs : selon le rapport, le coût moyen au mètre carré des logements parisiens a été de 10 190 euros, sur les trois mois estivaux. C'est la première fois qu'il franchit la barre symbolique des 10 000 euros. Cinq arrondissements ont même dépassé les 12 000 euros le mètre carré, et les autres sont au moins à 8 000 euros. Les tarifs s'homogénéisent donc, dans la capitale. D'après les prévisions, cette moyenne pourrait même atteindre 10 280 euros, en octobre.

Ce passage symbolique n'est pas inattendu. Il avait déjà été annoncé par les agences de Century 21, en juillet, et le site Meilleurs Agents, il y a quelques semaines. Il révèle l'écart grandissant entre l'offre et la demande, sur le marché parisien.


La spécificité de l'immobilier parisien

L'augmentation des tarifs des logements anciens parisiens est sans commune mesure avec celles des autres grandes villes françaises. Sur dix ans, elle atteint 60 %, contre 30 % dans les dix plus grandes agglomérations et 10 % sur l'ensemble du territoire. En conférence de presse, Thomas Lefebvre, directeur scientifique de Meilleurs Agents, estimait récemment que la capitale présentait des caractéristiques spécifiques, par rapport aux autres villes françaises : "Il y a des moteurs si particuliers à Paris que c'est compliqué de les comparer avec d'autres villes", avait-il déclaré (propos relayés par Ouest-France).

 

Les prix français ont quant à eux gagné 3,2 % au mètre carré en un an. Cette augmentation des tarifs pourrait constituer l'un des points importants des prochaines élections municipales.


Les revenus ne progressent pas aussi vite

L'évolution des prix n'est pas concomitante avec celle des salaires. Fin 2018, Meilleurs Agents avait estimé qu'avec 400 000 euros, on pouvait s'offrir un logement de 43 mètres carrés, à Paris, contre 93 mètres carrés à Bordeaux ou 98 mètres carrés à Lyon. L'écart s'est encore un peu creusé. Ouest-France a ainsi calculé que le revenu médian ne pouvait plus s'acheter plus grand que 20 mètres carrés, dans la capitale, et le site Vousfinancer.com affirme qu'il faut désormais percevoir 11 000 euros à deux, par mois, pour se rendre acquéreur d'un logement de 75 mètres carrés.

Thomas Lefebvre ne pense pas que la tendance va s'inverser : "On imagine mal le marché caler à Paris au cours des 12 prochains mois", a-t-il ajouté. A noter que 70 % des logements sont occupés par des locataires. Ce qui démontre bien que le marché est particulièrement visé par des investisseurs.

Les notaires ont par ailleurs indiqué que le nombre de transactions avait dépassé le million, sur l'année écoulée, en France, fin juin. Il s'agit d'un autre record.